Législatives 2024 : 1 message sur 5 parle politique !

Les discussions sur les réseaux sociaux sont dominées par le Rassemblement national, suivi du Nouveau Front populaire. Depuis que la dissolution de l’Assemblée nationale a été annoncée, des conversations politiques se sont multipliées, atteignant un total de 23,4 millions de publications en ligne.

Emmanuel Macron Dissout l’Assemblée Nationale : Le Nouveau Séisme Politique

Le dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a créé une onde de choc en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette décision a eu un effet immédiat, provoquant un véritable branle-bas de combat non seulement sur les chaînes d’information, mais aussi sur les réseaux sociaux. En quelques heures seulement, plus d’un million de publications ont été faites sur les diverses plateformes. Près d’un mois plus tard, le sujet des élections législatives continue d’occuper le devant de la scène ; le jeudi 4 juillet, ce thème avait généré quelque 23,4 millions de messages au total, d’après les données de la plateforme de surveillance des réseaux sociaux Visibrain.

Une publication sur cinq

Depuis l’annonce de la dissolution, environ une publication sur cinq sur les réseaux sociaux concerne le premier tour des élections législatives. Les discussions centrent principalement sur les partis politiques, mais toute cette attention n’a pas été distribuée de manière égale. Alors que le Rassemblement national était le plus évoqué depuis la campagne des élections européennes, le Nouveau Front populaire a pris la tête des discussions peu après sa création. Cependant, cette tendance n’a pas perduré. Finalement, le parti dirigé par Jordan Bardella a capté plus de 9,7 millions de messages, surpassant de 60 % les mentions de l’alliance des partis de gauche. Cette prévalence est en partie attribuée à la technique de « l’autosurfing » : une pratique qui consiste à s’emparer de mouvements populaires sur les réseaux sociaux pour obtenir une visibilité accrue à des fins politiques.

Des chiffres gonflés par le spam

Florent Lefebvre, analyste des réseaux sociaux, précise que tout ce volume de messages n’est pas produit par des utilisateurs authentiques. « Une proportion importante du flux est ‘artificielle’, avec des comptes qui soit spamment, soit sont créés puis jetés rapidement », explique-t-il. Ces techniques de manipulation de l’opinion sont particulièrement présentes dans les factions soutenant Reconquête et le Rassemblement national, continue l’analyste. « Ils ont grandement contribué à augmenter leur visibilité sur X/Twitter concernant les législatives. »

En parallèle, des figures influentes des réseaux sociaux comme Léna Situations, Squeezie et Crazy Sally se mobilisent contre l’extrême droite, ajoutant encore plus de voix au débat politique en ligne. Bien que ce soutien massif aux partis de droite puisse en grande partie être attribué à des techniques numériques et à des comportements inauthentiques, la bataille électorale se joue désormais aussi sur le terrain de l’influence digitale. Alors que le pays se prépare pour le second tour des élections législatives, prévu pour le 24 juin, la façon dont l’information circule sur les réseaux sociaux pourrait avoir un impact majeur sur les résultats.

Le phénomène observé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale démontre une fois de plus l’importance croissante des réseaux sociaux comme champ de bataille politique. Avec la multiplication des faux comptes et les campagnes de spam orchestrées, la frontière entre l’engagement authentique et la manipulation devient de plus en plus floue. Reste à voir comment les autorités et les plateformes sociales vont réagir à ce phénomène pour assurer la transparence et l’intégrité des discussions en ligne durant ces élections cruciales.