Lundi, lors de son intervention sur France Inter, le président du Medef a exprimé que les entreprises nécessitent de la « visibilité ».
Appel à la Stabilité : Le Cri d’Alerte du Patron du Medef
« Il nous faut de la visibilité, de la stabilité, et surtout éviter de nous assommer avec des mesures législatives totalement inappropriées vu l’état de l’économie actuel », déclare Patrick Martin, président du Medef. Ce leader patronal exprime des inquiétudes profondes face à une situation économique nationale en pleine incertitude renforcée par des choix politiques flous.
Patrick Martin déconcerté par l’incertitude politique
Patrick Martin met en lumière que malgré ce que l’on pourrait appeler « l’effet JO », l’économie française reste durement rattrapée par les réalités économiques. « Les chefs d’entreprise sont préoccupés, et une incertitude politique prolongée pourrait accroître cette fébrilité. Il est essentiel d’avoir un programme solide et la bonne personne pour mettre ce programme en œuvre », insiste-t-il.
Le président du Medef évalue la conjoncture économique mondiale comme étant « quelque peu préoccupante », soulignant notamment la dureté de la concurrence internationale. « La Chine nous inonde avec ses panneaux photovoltaïques, ses voitures électriques et son acier ; les États-Unis montent en puissance, et avec les élections américaines qui s’annoncent, l’indécision dans laquelle se trouve la France devient de plus en plus critique », énonce-t-il.
Patrick Martin contre l’augmentation du Smic et l’abandon de la réforme des retraites
Même sans désigner directement le programme du Nouveau Front Populaire (NFP), Patrick Martin critique les mesures défendues par cette coalition de gauche. « Si l’on rajoute des impôts, annule la réforme des retraites et augmente le Smic, toutes ces charges supplémentaires pèseront lourdement sur les décisions des entreprises », affirme-t-il.
Martin s’oppose fermement à l’idée d’un Smic à 1 600 euros, une des propositions phares du NFP, estimant que cela pourrait précipiter des « dépôts de bilan » dans des secteurs tels que la restauration collective, la sécurité, la propreté, le bâtiment, et la grande distribution. « Économiquement, ce ne serait pas tenable », martèle-t-il. En alternative, il suggère de « remettre à plat le financement de la protection sociale » pour revaloriser les salaires.
Il critique aussi l’annulation envisagée de la réforme des retraites par le NFP. « Si nous creusons le déficit des retraites jusqu’à 17 milliards d’euros par an à partir de 2030, cela deviendra insoutenable. À terme, quelqu’un devra payer, et ce seront les salariés, les entreprises ou les retraités », avertit-il.
Un chef d’entreprise à Matignon ?
La semaine précédente, Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), recommandait Jean-Dominique Senard, président de Renault, pour Matignon. Patrick Martin se montre prudent face à cette suggestion. Bien qu’il loue les aptitudes des « chefs d’entreprise qui savent compter et ont un sens aigu du temps long », Martin insiste qu’« il faut une personne très expérimentée pour diriger le prochain gouvernement, quelqu’un qui puisse habilement négocier avec le Parlement et obtenir des majorités, même relatives ».
« Un bon programme et la bonne personne pour le mettre en œuvre. »
Patrick Martin, président du Medefsur France Inter
Patrick Martin aspire à voir à Matignon une personnalité qui « pense et agit au-delà de la présidentielle, inscrivant le pays dans une trajectoire à long terme ». Il souhaite que le futur Premier ministre soit « quelqu’un qui comprenne les grands mécanismes économiques et soit suffisamment à l’aise avec la scène politique actuelle ».