Faillite en Bretagne : Propriétaires Abandonnés par Leur Constructeur


Dans le Finistère, la dissolution d’un constructeur établi dans la région depuis plus de cinquante ans a mené à l’interruption de près de cent projets de construction le 23 juillet.

Le rêve de maison de Sindy Bellour vire au cauchemar

Sindy Bellour rêvait de devenir propriétaire d’un pavillon parfait, pour un coût de 190 000 euros, avec une surface habitable de 100 m². Malheureusement, son projet est en suspens. La liquidation judiciaire de l’entreprise Kervran a laissé son chantier à l’abandon. Ce n’est pas un cas isolé : plus d’une centaine de maisons restent inachevées, laissant autant de propriétaires dans l’angoisse. Un nouvel entrepreneur doit être sélectionné pour reprendre les travaux, mais en attendant, Sindy doit payer une franchise supplémentaire de 10 000 euros, bien que la loi prévoit une garantie en cas de défaillance.

Les constructeurs sous pression

L’entreprise Kervran, qui jouissait d’une renommée régionale depuis un demi-siècle, n’est pas la seule à rencontrer des difficultés. Les matériaux sur le site de l’entreprise sont désormais abandonnés, et 60 salariés ont perdu leur emploi. Cette crise est loin d’être isolée et touche toutes les régions de France. Damien Hereng, président de la fédération française des constructeurs de maisons individuelles, explique que la situation résulte principalement de "la baisse de pouvoir d’achat immobilier des ménages". En deux ans, ce pouvoir d’achat a chuté d’environ 100 000 euros. En Bretagne, pas moins de 23 entreprises de construction ont fait faillite en une année, une augmentation triple par rapport à l’année précédente.


La situation des propriétaires et des constructeurs est un véritable miroir de la crise économique actuelle. Syndi Bellour n’est qu’une des nombreuses victimes de la situation précaire du marché de la construction. Les entreprises de construction, en proie à des difficultés financières, se voient contraintes de déposer le bilan, laissant derrière elles des chantiers inachevés et des familles désespérées.

Les experts du secteur attirent l’attention sur plusieurs facteurs aggravants. Parmi ceux-ci, la hausse des coûts des matériaux, les délais d’approvisionnement et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Tous ces éléments compliquent la reprise des activités pour les entreprises en difficulté et freinent l’achèvement des projets de construction.

Les autorités locales et nationales tentent de trouver des solutions pour atténuer cette crise. Cependant, les propriétaires comme Sindy Bellour se retrouvent dans une situation complexe. Les assurances couvrent certaines parties des pertes, mais les franchises élevées et les coûts cachés pèsent lourd sur le budget des ménages.

Dans un tel contexte, la vigilance et la prudence sont plus que jamais de mise lors du choix de son constructeur. Transparence financière, solidité de l’entreprise et garanties offertes doivent être rigoureusement vérifiées avant de s’engager. Les régulateurs sont également appelés à renforcer les contrôles et à augmenter les sanctions à l’encontre des entreprises abusives pour protéger les consommateurs et restaurer la confiance dans le secteurs.

Alors que la crise continue de faire des vagues, il est crucial que des mesures soient prises pour stabiliser le marché. Le soutien aux entreprises locales et les initiatives fiscales pourraient offrir un répit nécessaire. En attendant, les propriétaires comme Sindy n’ont d’autre choix que de continuer à se battre pour la maison de leurs rêves, en espérant que le chantier reprenne et se termine enfin.