Crise immobilière : Le creux historique depuis 1992 ?


Le député communiste Stéphane Peu, représentant la Seine-Saint-Denis, a déclaré que le nombre de logements construits en France, sans distinction de types, a atteint son niveau le plus bas depuis la période de 1991-1992.

Immobilier en crise : la France en attente de solutions

Le secteur immobilier français traverse une période difficile, avec des indicateurs loin des espérances. Le rêve de nombreux citoyens de posséder ou de louer un logement reste hors de portée en raison de prix et de taux d’intérêt élevés. Même la construction de nouveaux logements n’échappe pas à ce marasme, enregistrant des chiffres historiquement bas.

« Nous sommes confrontés à un niveau de construction de logements, toutes catégories confondues, qui est le plus faible depuis 1991/1992. Autrement dit, c’est inédit depuis 40 ans, période marquée par la dernière grande crise immobilière, » a déclaré le député PCF de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, sur Sud Radio le mercredi 24 juillet. « C’est une véritable catastrophe ! »

1992 : Une double crise économique et immobilière

En 2023, le ministère du Logement a recensé 287 100 logements mis en chantier. Ce chiffre est inquiétant, car il est le plus bas depuis 1992, où seulement 275 400 chantiers avaient été amorcés. L’année 1992 est tristement célèbre : la France, frappée par une récession, enregistrait un climat économique morose. Le chômage montait en flèche, et les taux d’emprunt dépassaient de loin ceux d’aujourd’hui, atteignant des valeurs trois fois supérieures. Bien que le député Stéphane Peu ait raison de souligner cette période critique, il a toutefois commis une erreur en parlant de 40 ans au lieu de 32 ans.

Aucune région de France n’est épargnée

La morosité du secteur de la construction touche toutes les catégories de logement en France. En 2023, les débuts de chantier pour les maisons individuelles ont baissé de 23 % en un an. Les constructions de logements collectifs, tels que les HLM et les résidences étudiantes ou pour seniors, connaissent une chute similaire de 19,5 %. Aucune région n’est épargnée par cette décroissance. Le Centre-Val-de-Loire, par exemple, a vu ses constructions chuter d’un tiers entre 2022 et 2023, faisant d’elle la région la plus touchée.

De nombreux freins pour les acheteurs, investisseurs et élus

La production de logements est empêchée pour plusieurs raisons. D’abord, les taux d’intérêt élevés découragent les acheteurs potentiels. Ensuite, la fin progressive des incitations fiscales comme le dispositif Pinel rend l’investissement dans l’immobilier locatif moins attractif. Le coût des matériaux de construction, explosé depuis la crise du Covid-19, ne facilite pas non plus les choses.

De plus, les terrains constructibles se raréfient et leur prix augmente, compliquant encore davantage les projets immobiliers. Les élus locaux, quant à eux, sont freinés par la nécessité de suivre des réglementations strictes. Par exemple, la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) oblige à préserver les sols, et les maires doivent souvent faire face à l’opposition des riverains qui craignent la bétonnisation de leur commune.

En résumé, le secteur immobilier français traverse une crise profonde, impactant la construction et l’accès à la propriété pour les citoyens. La combinaison de taux d’intérêt élevés, de coûts de construction en hausse, et de réglementations strictes forme un environnement difficile pour tous les acteurs impliqués. Les solutions pour sortir de cette impasse semblent complexes et nécessitent des efforts concertés de la part des législateurs, des investisseurs et des acteurs locaux.