Voici une réécriture du paragraphe :
La difficile indépendance des jeunes Portugais
David Freitas connaît bien le goût de l’indépendance. Après avoir passé plusieurs années à l’étranger, notamment en France, en tant que chef de cabine pour une compagnie aérienne, ce Portugais de 27 ans avait sa propre résidence et parvenait même à épargner. Pourtant, il y a sept mois, lorsqu’il a décidé de revenir au Portugal pour lancer sa propre entreprise, il n’a eu d’autre choix que de retourner vivre chez ses parents en banlieue de Lisbonne. « J’ai perdu mon intimité et mon indépendance. C’est peut-être une régression dans ma vie », confesse-t-il avec amertume.
Une crise du logement persistante
Le Portugal fait face à une crise du logement qui s’ajoute à d’autres défis économiques touchant particulièrement les jeunes. En conséquence, le phénomène des « Tanguy » — ces jeunes adultes qui peinent à quitter le domicile familial — prend de l’ampleur. Dans le pays, un impressionnant 95 % des 15-24 ans vivent encore chez leurs parents, l’un des taux les plus élevés en Europe.
Malgré sa détermination, David a mis beaucoup de temps à trouver un logement convenable. « Dans le centre de Lisbonne, tout est loué aux étrangers. Il n’y a presque plus de jeunes Portugais qui y vivent. Je n’ai aucun ami en tout cas qui vit là », déplore-t-il.
« On ne peut pas faire grand-chose avec 1000 euros ici »
En attendant que son projet entrepreneurial prenne son envol, David a exploré diverses offres d’emploi comme livreur ou serveur, mais les salaires ne dépassent jamais les 1000 euros mensuels. « On ne peut pas faire grand-chose avec 1000 euros ici. Lisbonne, si on compare avec d’autres villes européennes, est aussi chère que les plus onéreuses. J’ai vécu en France, et le coût du loyer et de la nourriture est le même qu’ici, mais là-bas les salaires sont deux à trois fois plus élevés qu’au Portugal… », remarque-t-il.
Face à cette impasse, comment réagissent les jeunes Portugais ? « Nous, on ne fait pas de manifestations. On se plaint, oui, mais entre nous, et puis on finit par accepter la situation… », explique David, illustrant le climat de résignation qui règne parmi ses pairs.
« Les gens sont résignés au fait qu’ils ne trouveront pas de logement, qu’ils n’auront pas de biens à eux. »
David Freitas
Pour ceux qui refusent de se résigner, l’exil devient souvent la seule option viable. Plus d’un quart des Portugais âgés de 15 à 40 ans vit en effet à l’étranger. Afin de tenter de freiner cette émigration massive, le gouvernement portugais a récemment annoncé des mesures incitatives pour les jeunes, telles que des baisses d’impôts et des avantages fiscaux pour l’achat d’un premier logement.