Carrefour Riposte aux Accusations du Ministère de l’Économie


Le ministère des Finances français accuse la grande chaîne de supermarchés d’exploiter des méthodes qui « reviennent concrètement à étouffer les franchisés en abusant de leur position dominante ».

Carrefour face à l’accusation de déséquilibre avec ses franchisés : Bercy réclame 200 millions d’euros

Le géant de la distribution Carrefour est-il en train de faire peser un trop lourd fardeau sur ses franchisés ? Cette question agite actuellement le monde de la grande distribution suite aux accusations du ministère de l’Economie. Dans un communiqué rendu public le mardi 18 juin, Carrefour a fermement rejeté les accusations du ministère, qualifiant les reproches de Bercy de « vigoureusement contestés ». Les autorités économiques soulignent que les pratiques de Carrefour relèvent de « pratiques restrictives de concurrence », d’après des informations relayées par le média La Lettre et confirmées par l’Agence France-Presse (AFP).

Carrefour, seul distributeur présent dans l’indice CAC 40, affirme avoir une « totale confiance » dans la « parfaite validité de ses contrats ». De son côté, le ministère de l’Économie accuse le distributeur d’user de sa « position de force » pour « asphyxier les franchisés », des méthodes que Bercy considère comme anticoncurrentielles.

Des gérants de magasin mécontents

Ces accusations ont émergé dans le cadre d’une assignation déposée par une « association des franchisés de Carrefour » devant le tribunal de Rennes. Cette association rassemble des gérants de magasins mécontents de leurs conditions de travail et de gestion sous la franchise Carrefour. Le ministère de l’Économie a proposé une amende de 200 millions d’euros pour sanctionner ces pratiques jugées déséquilibrées.

En réponse, Carrefour a noté une baisse significative de ses actions à la Bourse, où son titre a chuté de 8,87% mardi à 13 heures. Le distributeur a évoqué une « minorité de franchisés en désaccord » qui ont « contesté en vain l’attractivité et la croissance du modèle que le groupe a construit avec ses partenaires, lors de divers contentieux devant différentes juridictions ». Carrefour met en avant le succès de son modèle de franchise, soulignant qu’il attire chaque année plus de 6 000 candidats.

Cependant, ce modèle de franchise, censé être une opportunité lucrative pour les commerçants indépendants, est désormais remis en question. Les plaintes des franchisés pointent des conditions de plus en plus difficiles, un soutien financier jugé insuffisant et des relations contractuelles perçues comme inéquitables.

Alors que Carrefour continue de défendre son modèle en insistant sur sa popularité et son efficacité, les accusations de Bercy viennent marquer un tournant. Si elles se confirment, elles pourraient inciter à une réévaluation complète des pratiques relatives aux franchises dans le secteur de la grande distribution, non seulement pour Carrefour mais aussi pour ses concurrents. Le dénouement de cette affaire sera déterminant pour l’avenir des relations entre franchises et franchiseurs en France.

La justice devra trancher sur ce dossier complexe, qui éclaire une problématique plus large de la gestion des franchises et pose la question des limites entre coopération commerciale et abus de position dominante.