Cancer : Percée Révolutionnaire des Chercheurs Lyonnais


Des scientifiques français ont découvert une corrélation entre la présence de cellules inflammatoires et la genèse de cellules tumorales. Ils ont également identifié de potentielles avenues thérapeutiques.

Découverte Révolutionnaire sur les Cellules Immunitaires à l’Origine de Cancers

Une nouvelle avancée dans la compréhension des mécanismes de formation des tumeurs vient d’être réalisée. Des chercheurs basés à Lyon ont identifié des cellules spécifiques liées à certains cancers du côlon, de l’intestin grêle, du foie et du pancréas. Ces travaux innovants ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique américaine Nature.

Les Lymphocytes TH17 : Un Double Tranchant

Bien qu’elles soient déjà connues pour leur rôle dans le système immunitaire, les lymphocytes TH17 sont désormais divisées en huit sous-groupes distincts, chacun jouant un rôle spécifique. Une sous-catégorie de ces cellules est responsable de la formation de tumeurs, en particulier dans l’intestin. « Ces cellules génèrent un environnement inflammatoire chronique, soit une inflammation permanente », explique le Dr Julien Marie, immunologiste à l’Inserm, qui a dirigé ces recherches.

« Les cellules saines avoisinantes – comme celles de l’intestin – subissent des dommages à leur ADN, conduisant ainsi à l’apparition de divers types de cancer », poursuit-il. Ce mécanisme explique la survenue de cancers colorectaux, de l’intestin grêle, du foie et du pancréas.

Des Perspectives Prometteuses pour de Nouveaux Traitements

Il y a toutefois de l’espoir. L’équipe du Dr Julien Marie a également mis au jour une protéine, une cytokine qui est capable de bloquer l’action de ces cellules dangereuses. Présente naturellement dans le corps, cette protéine pourrait éventuellement être administrée en supplément – sous forme de comprimés ou de gélules – en prévention ou en début de cancer pour les personnes à risque. Cela pourrait concerner des patients atteints de la maladie de Crohn, de cirrhose hépatique ou de pancréatite.

Jean-Yves Blay, oncologue et président d’Unicancer, se dit « très fier de ces découvertes françaises ». Il souligne qu’elles permettent d’envisager de nouvelles stratégies de prévention pour empêcher le développement de ces cellules indésirables et ouvrent la voie à des approches thérapeutiques inédites pour prévenir le développement des cancers. « Ces découvertes ouvrent la porte à des thérapies originales qui pourraient changer la donne en matière de prévention du cancer », conclut-il.