L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une nouvelle mise en garde concernant la variole du singe. Le chef de cette institution affiliée à l’ONU prévoit de convoquer son conseil d’experts pour évaluer si la situation actuelle doit être classifiée une fois de plus comme une urgence sanitaire globale.
Une flambée inquiétante de variole du singe en Afrique
La variole du singe a connu une résurgence alarmante en Afrique, marquée par l’apparition d’une nouvelle souche plus létale et contagieuse du virus. En République Démocratique du Congo (RDC), les autorités sanitaires ont rapporté plus de 11 000 cas au cours des onze derniers mois jusqu’à fin juillet 2024, dont 450 décès. La majorité des victimes sont des jeunes, ce qui a suscité une vive inquiétude au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’origine de cette poussée épidémique remonte à septembre 2023, où un foyer a été détecté dans l’est de la RDC, parmi des travailleurs du sexe. Depuis, le virus s’est propagé à d’autres pays de la région, dont le Kenya, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Plus récemment, des cas ont également été signalés en Côte d’Ivoire, illustrant la menace grandissante de cette nouvelle variante de la variole du singe.
L’Afrique face à des vagues épidémiques récurrentes
Depuis sa détection chez l’humain en 1970 en RDC, le virus de la variole du singe a causé plusieurs épidémies, telles que celle de 2017 au Nigeria. Ces éclosions sont souvent liées à des contacts étroits avec des animaux infectés ou à des transmissions interhumaines, particulièrement au sein des communautés homosexuelles, où la maladie se propage par contact physique. Cependant, cette nouvelle souche présente une différence notable : de nombreux cas de transmission non sexuelle ont été signalés, notamment entre une mère et ses enfants ou entre élèves dans les établissements scolaires.
Les symptômes de ce nouveau variant sont alarmants. Les patients présentent des éruptions cutanées couvrant de vastes zones du corps, accentuant les préoccupations des experts. Les premiers foyers étant proches de Goma, une ville dotée d’un aéroport international, le risque de propagation mondiale est accentué.
Quels traitements disponibles ?
Deux vaccins spécifiques existent pour combattre la variole du singe, mais leur disponibilité reste extrêmement limitée dans les régions touchées. Le directeur de l’OMS a d’ailleurs lancé un appel pour davantage de financements et de soutien international afin de gérer cette crise sanitaire. Toutefois, l’efficacité de ces vaccins contre la nouvelle souche reste incertaine. En attendant, les mesures d’isolement strict sont essentielles pour limiter la propagation. La guérison, souvent longue de trois semaines, s’accompagne de symptômes divers tels que fièvre, éruptions cutanées douloureuses, fatigue musculaire, et maux de tête.
Et en France ?
En France, la variole du singe avait fait parler d’elle en 2022 avec une vague épidémique marquante. Depuis, quelques cas isolés ont été rapportés, comme à La Réunion fin juin 2024, mais aucune alerte majeure n’a été déclarée. Pour mémoire, en 2022, près de 5 000 cas avaient été recensés en France, touchant majoritairement des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette épidémie s’était étendue à environ une centaine de pays, enregistrant près de 100 000 cas selon les données de l’OMS entre 2022 et fin 2023.